Africa’s Rising Investment Tide, un rapport publié en mars par le Groupe international de haut niveau sur les investissements dans l’eau pour l’Afrique, montre qu’il existe des voies par lesquelles l’Afrique peut combler ses lacunes en matière d’eau et d’assainissement d’ici 2030.
Le panel, composé de sept présidents africains et dirigeants internationaux, cherche à développer des pistes concrètes pour combler les lacunes en matière d’investissement dans l’eau du continent.
Dans le rapport inaugural, le panel montre les voies que les pays africains peuvent mettre en œuvre pour obtenir 30 milliards de dollars supplémentaires pour assurer la sécurité de l’eau et l’assainissement durable d’ici 2030.
L’Afrique a besoin de 50 milliards de dollars par an – l’équivalent de 40 dollars par Africain par an – pour assurer la sécurité de l’eau et l’assainissement durable d’ici 2030.
Les apports actuels d’investissements dans l’eau et l’assainissement se situent entre 10 et 19 milliards de dollars par an, laissant des déficits compris entre 11 et 20 milliards de dollars par an.
Le rapport du groupe de haut niveau met en lumière les moyens de combler ces lacunes.
L’objectif pour les pays africains devrait inclure la réalisation de dépenses en eau et d’un effet de levier financier plus efficaces, la mobilisation des ressources nationales et la sécurisation des investissements et des financements mondiaux et continentaux.
Le président sénégalais Macky Sall, coprésident du panel, a déclaré que les lacunes doivent être comblées en « intensifiant le plaidoyer et, surtout, l’action ».
« Les trois voies proposées décrivent comment débloquer et faire évoluer un pipeline sans précédent de projets d’investissement dans le domaine de l’eau grâce à un plus grand partage des risques entre les financements publics et privés. »
Le rapport souligne la valeur économique de la réalisation des objectifs de 2030, insistant sur le fait que le coût de l’inaction pèse sur les pays individuels et accentue les écarts économiques.
Pour chaque dollar investi dans l’eau et l’assainissement résistants au climat, le rapport estime qu’au moins 7 dollars seront gagnés en veillant à ce que 1 dollar soit utilisé dans les développements de divers secteurs.
« Les pays africains perdent jusqu’à 200 milliards de dollars par an » en raison des déficits actuels d’investissement dans le secteur. Et l’Afrique subsaharienne perd à elle seule 5 % de son PIB en raison d’une pénurie d’eau ou d’une eau contaminée par un mauvais assainissement.
Si cette tendance se poursuit, les pays africains pourraient perdre 50 milliards de dollars par an en raison des effets climatiques causés par les risques liés à l’eau. Un changement de paradigme dans l’investissement dans l’eau peut y remédier.
Le panel propose un plan d’action en cinq points pour les chefs d’État et de gouvernement, les entreprises et la communauté mondiale afin de renforcer les trois voies.
Un leadership politique intersectoriel au plus haut niveau de gouvernance devrait être créé avec un engagement à augmenter les allocations budgétaires aux activités d’eau et d’assainissement.
Les auteurs proposent également de mettre en place des mécanismes de suivi des progrès, avec au moins 5% des budgets nationaux et 0,5% du PIB par an dédiés au secteur.
De nouvelles sources de financement et des méthodes de financement innovantes doivent être explorées pour soutenir la résilience climatique, le financement mixte public-privé et la transformation du genre. Ceux-ci peuvent être satisfaits en réunissant diverses parties pour collaborer et investir dans le secteur.
Des réglementations institutionnelles plus strictes pour les investissements dans l’eau déclencheront également davantage d’incitations en plus de prévoir des sanctions. Cela augmentera l’efficacité de l’eau dans diverses industries.
Enfin, le panel estime que l’utilisation de modèles d’aide publique au développement pour réduire les risques liés aux investissements dans l’eau sera utile. Le modèle générera des flux de financement plus importants.« Si nous n’atteignons pas la sécurité de l’eau et l’assainissement durable sur le continent africain, nous échouerons à tous les objectifs de développement durable », a noté le coprésident suppléant du panel, Jakaya Kikwete. — agence d’histoires d’oiseaux