Au moins 5 morts dans des manifestations contre la mission de l’ONU en République démocratique du Congo

Au moins cinq personnes sont mortes dans les manifestations qui ont éclaté lundi dernier dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) pour exiger le retrait de la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays (MONUSCO)a confirmé aujourd’hui le gouvernement congolais.

Des émeutes dans la ville de Goma – la capitale de la province nord-est du Nord-Kivu – ont causé « au moins cinq morts et cinquante blessés »a déclaré mardi sur Twitter le porte-parole de l’exécutif congolais et ministre de la Presse et de la Communication, Patrick Muyaya.

Comme l’a dit à Efe lundi dernier, le président de la société civile de Goma, John Banyene, les mobilisations ont commencé samedi et ont conduit à la assaut et pillage de certaines installations de la MONUSCO dans la ville, où ce mardi la tension perdure.

La population est descendue dans la rue lors d’une manifestation qui avait été interdite dimanche par le maire, François Kabeya, et a construit des barricades dans différents quartiers de la ville, en plus d’allumer des feux de joie devant certains des bâtiments de l’ONU, les médias locaux ont signalé. .

Les travailleurs de la MONUSCO, pour leur part, ont été évacués alors que La police utilise des gaz et des « coups de semonce »selon Muyaya, pour disperser les manifestants.

La population exige le retrait de la mission et l’accuse d’inefficacité face à l’insécurité dans l’est du pays, où au moins 122 groupes rebelles selon le Kivu Security Barometer (KST).

Dans un communiqué, le chef par intérim de la MONUSCO, Khassim Diagne, a jugé les événements « inacceptables » et souligné que la mission « reste aux côtés de la population et des forces de défense et de sécurité nationales dans leur lutte contre les groupes armés terroristes ».

De même, le porte-parole du gouvernement a fermement condamné « tout type d’attaque contre le personnel et les installations des Nations unies » et a assuré que « les responsables seront poursuivis et sévèrement punis ».

L’agression a eu lieu après que, à la mi-juillet, le président du Sénat congolais (Chambre haute), Modeste Bahati Lukwebo, a accusé la MONUSCO de ne pas être efficace et a exigé son retrait.

Depuis 1998, l’est de la RDC est embourbé dans un conflit alimenté par des milices rebelles et des attaques de soldats de l’armée, malgré la présence de la mission de l’ONU, avec quelques 14 000 soldats déployés.

Selon Muyaya, le processus de retrait de la MONUSCO – établi il y a plus de deux décennies – « a déjà commencé », après que son mandat a été renouvelé pour une autre année par le Conseil de sécurité de l’ONU en décembre 2021.

À cet égard, la mission a retiré ses troupes de la province orientale du Tanganyika en janvier de cette année après la réduction de l’activité des groupes armés dans cette région.