Les accords de paix en RDC sont en jeu alors que les forces gouvernementales bombardent les zones contrôlées par le M23 –

Le gouvernement congolais ne cesse de condamner tous ceux qu'il soupçonne de travailler aux côtés des rebelles du M23. Photo : Wikipédia

L'incertitude plane sur le dialogue entre le Rwanda, la République démocratique du Congo (RDC) et la France, prévu à Paris en fin de semaine, car le gouvernement de la RDC a bombardé les zones occupées par les rebelles du M23.

Parallèlement, la proposition d'un sommet visant à mettre fin au conflit dans l'est de la RDC, prévu le 13 novembre à Washington, est également en jeu.

La plus attendue des deux réunions est celle américaine, qui dépend de l'accord du M23 et du gouvernement congolais sur le rétablissement de l'autorité gouvernementale dans les zones sous contrôle des rebelles.

Il est peu probable que ce dernier accepte cette demande, a indiqué une source diplomatique au Courrier et tuteur.

L’accord de paix signé par les États-Unis et le Qatar, entré en vigueur le 27 juin, a été violé à de nombreuses reprises, les deux parties échangeant des accusations.

Les pourparlers sont au point mort en raison des affrontements armés en cours, tandis que le gouvernement congolais n'a pas cédé aux demandes du M23 concernant la libération des prisonniers de guerre.

Les rebelles ont déclaré mardi qu'ils avaient été contraints « d'exercer leur droit à la défense » parce que les forces gouvernementales dirigeaient leur puissance de feu vers Kibati, Bibwe, Nyabiondo, Bukombo et les zones voisines, au Nord-Kivu.

Le M23 a qualifié les attaques contre ces villes civiles densément peuplées d’« agression aveugle » et, à ce titre, avec l’Alliance du fleuve Congo, la société mère politique du M23 et des forces partageant les mêmes idées, confrontées à « cette campagne meurtrière », ils ont déclaré qu’ils n’avaient qu’une seule option : se battre.

Ils « emploieraient tous les moyens nécessaires » pour protéger la population civile.

Kibati compte au moins 65 000 habitants.

La plupart des foyers d'affrontements armés sont des zones telles que Bibwe, dont le M23 a pris le contrôle le 9 septembre après deux jours de violents combats contre le groupe rebelle aligné sur le gouvernement, le Wazalendo.

Avec la méfiance des deux côtés, le M23 a continué à renforcer ses effectifs militaires.

Début octobre, s'adressant à une cérémonie de remise des diplômes à 9 350 nouvelles recrues, le commandant du M23, Sultani Makenga, a déclaré qu'ils travaillaient à « apporter un changement à notre nation ».

Le gouvernement congolais ne cesse de condamner tous ceux qu'il soupçonne de travailler aux côtés des rebelles du M23.

Lundi, le gouvernement a décidé d'interdire les activités du Parti populaire pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) de l'ancien président Joseph Kabila, qui est condamné à mort.

Il y a quinze jours, Kabila a tenu une réunion à Nairobi, au Kenya, réunissant de nombreux partis d'opposition congolais qui ont juré de sauver la RDC d'une politique autoritaire.

Le ministère de l'Intérieur de la RDC a accusé le PPRD de « complicité avec la rébellion du M23 », mais le parti, dans un communiqué, a dénoncé cette démarche comme étant « illégale et politique ».

Le gouvernement a également interdit toute activité politique à l'Alliance travailliste pour le développement de José Makila Sumanda, après avoir participé au sommet de Kabila à Nairobi.