Les forces éthiopiennes ont tué « au moins 45 civils » – The Mail & Guardian

WASHINGTON, DC – 10 AOÛT : Des membres de la communauté éthiopienne de Washington DC manifestent devant le Département d’État américain pour protester contre les attaques du gouvernement éthiopien contre l’ethnie Amhara et la région Amhara en Éthiopie, le 10 août 2023, à Washington, DC. (Photo de J. Comtesse/Getty Images)

Les forces de sécurité du gouvernement de Thiopie ont tué au moins 45 civils lors d’un massacre dans l’État d’Amhara fin janvier, a déclaré cette semaine la Commission éthiopienne indépendante des droits de l’homme (EHRC), affiliée à l’État.

La commission a confirmé « l’identité d’au moins 45 civils qui ont été tués de manière extrajudiciaire par les forces de sécurité gouvernementales » dans la ville de Merawi pour avoir prétendument soutenu une milice ethnique Amhara connue sous le nom de Fano. « On peut toutefois supposer que le nombre de victimes est encore plus élevé », note-t-il.

Au moins 15 autres personnes, dont des femmes, ont été tuées au cours d’une perquisition porte-à-porte menée par les forces gouvernementales dans une autre partie d’Amhara au début du mois, a indiqué l’EHRC.

Les meurtres de Merawi font suite à des mois d’affrontements l’année dernière entre l’armée éthiopienne et Fano et ont incité les États-Unis la semaine dernière à demander une enquête. Selon la commission, les forces de sécurité ont également arrêté un nombre indéterminé de personnes à Merawi, soupçonnées d’être membres de Fano.

Le gouvernement fédéral d’Addis-Abeba a été sollicité pour commentaires mais n’a pas répondu.

Les membres de Fano ont combattu aux côtés des forces gouvernementales pendant la guerre de deux ans dans la région voisine du Tigré, mais se sont brouillés après qu’Addis-Abeba ait signé un accord de paix avec les autorités rebelles tigréennes en 2022.

Après que les combats ont éclaté à Amhara l’année dernière, le gouvernement fédéral a imposé en août un état d’urgence qui a été prolongé de quatre mois en février.

Dans une déclaration publiée sur

L’accès des médias au nord de l’Éthiopie est restreint par les autorités, ce qui rend impossible toute vérification de la situation sur le terrain. Mais les États-Unis se sont déclarés la semaine dernière profondément préoccupés par les informations faisant état de « meurtres ciblés de civils » à Merawi.

Dans leur déclaration, les États-Unis ont également attiré l’attention sur « de nombreux rapports inquiétants faisant état d’autres violations et abus… ailleurs en Éthiopie, rapports qui impliquent à la fois le gouvernement et des acteurs non étatiques », exhortant toutes les parties à entamer des pourparlers.

Les violences d’Amhara ont fait naître des inquiétudes quant à la stabilité de l’Éthiopie quelques mois après l’accord du Tigré de novembre 2022. L’accord de paix a alimenté un sentiment de trahison parmi les Amhara.

Les tensions se sont intensifiées en avril de l’année dernière lorsque le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed a décidé de démanteler les forces régionales, ce qui a déclenché des protestations parmi les nationalistes Amhara qui ont déclaré que cela affaiblirait leur État.

En septembre, la commission a accusé les forces du gouvernement fédéral d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires à Amhara et des détentions arbitraires massives dans la région et ailleurs. -AFP