Nos détracteurs ont choisi de méconnaître les raisons de notre partenariat avec Londres, qui n’est pas le moindre de nos voisins.
Dans les années qui ont précédé et pendant le génocide de 1994 contre les Tutsi, plusieurs milliers de Rwandais ont été contraints de fuir leur propre pays pour échapper à la persécution ethnique. Au cours des 29 dernières années, de nombreux Rwandais sont revenus pour aider à reconstruire mais aussi pour se réinstaller et profiter de leur pays sûr et à croissance rapide. Notre politique d’accueil des réfugiés a été façonnée par cette histoire unique.
De nombreux commentateurs savent très peu pourquoi le Rwanda abrite aujourd’hui plus de 130 000 réfugiés de la région, du continent et d’ailleurs. En collaboration avec le HCR, le Rwanda a reçu 13 vols d’évacuation de réfugiés de dangereux centres de détention en Libye. Une école entière de filles a été transférée de l’Afghanistan au Rwanda.
Bien que le mécanisme et l’organisation de ces partenariats soient différents de ceux avec le Royaume-Uni, le principe est le même : briser l’emprise des gangs de passeurs criminels et offrir sécurité et opportunités à ceux qui en ont besoin. Très peu là-bas réalisent le rôle des trafiquants d’êtres humains derrière le mouvement des migrants du Sud, du Centre, de l’Est, de l’Ouest et de la Corne de l’Afrique, à travers le Sahara jusqu’à la côte méditerranéenne.
Nombreux sont ceux qui n’ont pas tout à fait saisi le contexte et l’utilité du partenariat Royaume-Uni-Rwanda, peut-être parce qu’ils ne connaissent pas les détails, ou peut-être parce qu’ils sont nos éternels critiques, habitués à attaquer toute initiative impliquant le Rwanda.
Une grande partie de l’attention s’est portée sur le rôle du Royaume-Uni dans l’accord. Le partenariat financera des investissements dans les infrastructures, les services publics, les opportunités d’emploi et de formation, l’éducation et le logement abordable du Rwanda, entre autres, afin que les Rwandais et les migrants puissent se construire une vie meilleure.
Ces investissements nous permettent d’accélérer nos ambitions de devenir un pays à revenu élevé d’ici 2050 tout en élargissant notre engagement durable à offrir un refuge aux plus vulnérables. Les migrants que nous accueillons ici contribueront au développement économique, social et culturel de notre pays, de la même manière que le font de nombreux migrants déjà au Rwanda.
Pour quiconque connaît le parcours du Rwanda au cours des 29 dernières années, ce type de partenariat ne sera pas une surprise. Bien que ce soit en définitive le peuple rwandais qui soit responsable de notre transformation nationale au cours de cette période, nous avons bénéficié de collaborations et de partenariats solides avec des partenaires internationaux tout au long de ce processus.
Le partenariat et la collaboration ont été et continueront d’être au cœur de notre développement économique. Sur un continent avec une longue et tragique histoire de relations unilatérales et souvent d’exploitation avec le monde extérieur, le Rwanda se concentre sur le travail vers l’autosuffisance et sur les avantages directs pour notre population. Celles-ci sont non négociables dans tous nos partenariats.
Nos voisins de la RDC n’ont pas caché leur ressentiment à l’égard de notre partenariat actuel avec le Royaume-Uni. En effet, ils ont utilisé l’intérêt des médias britanniques pour la migration pour lancer une campagne de désinformation sur le Rwanda. Pourtant, compte tenu de leur histoire de vente de la richesse de leur pays au profit de quelques privilégiés, leur ressentiment n’est pas surprenant.
En effet, alors que les projecteurs du monde sont actuellement braqués sur l’instabilité dans l’est de la RDC où la sécurité publique est entre les mains de plus de 100 milices armées (comme l’a dit le porte-parole du gouvernement de la RDC à la BBC cette semaine), l’histoire de l’économie congolaise est un exemple de une tragédie nationale Kinshasa voudrait rejeter la faute sur quelqu’un d’autre.
Avec son énorme masse terrestre et ses richesses minérales, le Congo devrait être l’un des pays les plus prospères du monde. Au lieu de cela, ces richesses ont été cannibalisées par l’élite dirigeante du pays – une situation qui n’a cessé de s’aggraver sous le régime de Tshisekedi. Plutôt que de se concentrer sur la construction d’institutions qui protègent les ressources du pays, servent sa population et jettent les bases d’une richesse à long terme, le chaos et la corruption endémiques de l’État congolais ont entraîné de graves défaillances de la gouvernance et une insécurité persistante qui menace non seulement la sécurité de ses citoyens mais la sécurité de ses voisins.
Le Rwanda ne se laissera pas décourager par les tentatives de saper nos partenariats mondiaux productifs. Nous avons l’intention de continuer à travailler avec la communauté internationale pour construire des partenariats durables et à long terme qui donnent la priorité à notre propre peuple et contribuent au progrès de notre continent.
Nous devons faire plus pour rejeter l’attente selon laquelle les nations africaines devraient assumer le rôle de partenaire docile et subalterne dans les relations avec le monde extérieur. Si nous parvenons à nous libérer de cet état d’esprit et à nous concentrer sur le fait d’être des parties prenantes de l’indivis mondial, nos perspectives à long terme sont prometteuses.