La collaboration entre Maroc et la Union européenne sur la migration et le contrôle des frontières dure depuis plus d’une décennie. Pour Bruxelles, Rabat est devenue durant cette période un allié stratégique et engagé pour stopper les flux migratoires irréguliers qui arrivent de l’autre côté du détroit. Des sources communautaires confirment que l’objectif est de continuer à renforcer cette coopération à l’avenir. L’UE prépare déjà une augmentation allant jusqu’à 500 millions d’euros pour le pays du Maghreb, auxquels une autre injection économique pourrait s’ajouter à l’avenir.
Début juillet, la visite conjointe au Maroc de ylva johanssoncommissaire européen à l’intérieur, et Fernando Grande-Marlaska, ministre espagnol de l’intérieur, ont abouti à un nouveau cadre opérationnel de lutte contre les réseaux de traite des êtres humains qui comprend le soutien au contrôle des frontières, la coopération policière et la sensibilisation aux dangers de l’immigration irrégulière, ainsi que rappelle une porte-parole de la communauté EL MUNDO.
Dans cette stratégie visant à renforcer les relations entre Rabat et Bruxelles, la Commission européenne est en train de finaliser un paquet pour augmenter les fonds pour le pays d’Afrique du Nord à 500 millions d’euros au cours des cinq prochaines années, comme l’ont confirmé des sources européennes. Il s’agit d’une augmentation significative si l’on tient compte du fait que le précédent budget communautaire pour la période 2014-2020 était destiné aux questions migratoires 346 millions d’euros. Le Maroc est l’un des pays hors bloc communautaire qui reçoit le plus de financements de Bruxelles, non seulement par rapport aux étrangers en situation irrégulière qui arrivent sur les côtes européennes, mais aussi en termes de juteux cadrages dans sa coopération régionale.
Les Européens louent les efforts de Rabat qui, au cours du premier semestre de cette année, ont empêché l’arrivée de plus de 26 000 migrants sans papiers appropriés, et applaudissent le démantèlement par leurs forces de sécurité de 100 réseaux criminels de traite des êtres humains.
De son côté, l’Espagne affirme que les politiques de coopération avec les pays africains (il existe un réseau d’attachés et de conseillers au Maroc, Algérie, Mauritanie, Sénégal, Gambie, Mali, Côte d’Ivoirece Guinée, entre autres pays) ont contribué à réduire de 40 % les mouvements migratoires irréguliers. Le nombre de personnes traversant le détroit reste modeste, selon la Commission européenne, mais l’objectif pour l’avenir reste de renforcer la collaboration tout en respectant les normes internationales relatives aux droits de l’homme.
La radiographie qu’ils font de la situation sur la route de la Méditerranée orientale est qu’au fil des ans, le Maroc est passé d’un pays d’origine à un pays de transit et de destination pour des milliers de personnes d’Afrique subsaharienne et d’Afrique elle-même. Syrie. L’UE, qui n’a pas de politique d’asile commune depuis 2015, continue de ne pas parvenir à s’entendre sur un cadre juridique durable pour l’asile en raison de différences insurmontables entre les États membres.
Mais ses plans vont déjà dans le sens d’un renforcement des relations avec les pays tiers par la mise en place d’accords financiers qui renforcent le contrôle de l’immigration de l’extérieur, comme c’est le cas en Libye Soit dinde.
Les relations de l’Europe avec son allié marocain ont connu des montagnes russes ces derniers mois. La crise de Ceuta l’année dernière a provoqué la première résolution condamnant ce pays depuis des décennies par l’Eurochambre dans le domaine des droits de l’homme. Mais, ces derniers mois, tous deux ont resserré les rangs et canalisé des liens difficiles à rompre en raison des intérêts mutuels qui existent en matière commerciale, migratoire, énergétique et sécuritaire.