Les autorités sahraouies ont réagi ce dimanche aux propos du roi du Maroc, Mohamed VI, qui dans son discours de samedi soir a qualifié de « responsable » et « constructif » le changement de position de Espagne concernant le Sahara occidental.
« Le bilan fait par le roi d’un pays qui viole le droit international et dont la présence au Sahara Occidental est une occupation selon les résolutions du Les Nations Unies gâche la posture Gouvernement espagnol parce qu’il indique clairement qu’il prend une position contraire au droit international », a déclaré abdoul arabidélégué de Front Polisario en Espagne, dans des déclarations à EL MUNDO.
Arabi rappelle que l’Espagne « est la puissance administrante d’un territoire en attente de décolonisation et que tant que le peuple sahraoui n’exercera pas son droit à l’autodétermination, l’Espagne continuera d’être responsable de cette situation ».
« Loin d’assumer ses responsabilités, l’Espagne a pris part à une position qui travaille réellement les velléités expansionnistes du Maroc en tentant d’imposer l’occupation illégale du Sahara Occidental », a critiqué le représentant sahraoui.
Le virage qu’a pris le gouvernement Sánchez le 18 mars en reconnaissant la proposition d’autonomie offerte par Rabat pour l’ancienne colonie espagnole comme « la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend » est considérée par l’homme politique sahraoui comme une « rupture de la position traditionnelle de l’Espagne vis-à-vis du Sahara Occidental », qui s’est traduite, dit-il, « dans les forces parlementaires qui ont critiqué cette position et ont demandé au président du gouvernement de reconsidérer sa position ».
Selon le Front Polisario, le discours nocturne de Mohamed VI et sa justification de la nouvelle position de l’Espagne entravent les efforts des Nations Unies pour reprendre les négociations entre Sahraouis et Marocains. « Loin d’aider à trouver une solution, ils la compliquent et enlèvent la possibilité de la paix et de la stabilité dans une région d’importance vitale pour les deux L’Europe quant à l’Espagne », a-t-il souligné. En outre, il a averti que le tour de Pedro Sánchez signé hier soir par le monarque d’Alau « complique le travail du ONU parce qu’il penche de manière flagrante vers l’option défendue par le Maroc, qui est d’imposer le fait accompli en imposant l’autonomie sans aucune possibilité pour le peuple sahraoui de décider ».
Dans une déclaration sévère publiée en arabe qui ne mentionne pas l’Espagne mais se concentre sur les déclarations de Mohamed VI, le ministère de l’Information de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a rejeté le discours du monarque pour « régurgiter le langage de l’intransigeance et de la fuite en avant », et a souligné qu' »il cherche à mettre un nouvel obstacle sur la voie des efforts internationaux visant à achever la décolonisation de la dernière colonie en Afrique« .
La RASD rappelle que « le statut juridique du Sahara occidental est clairement et explicitement défini », et ajoute que « les résolutions du Les Nations Uniesla Union africainela Union européennela Cour internationale de Justicela Cour de justice européenne sont sans équivoque, étant donné que le Sahara occidental et le Royaume du Maroc sont des pays séparés et distincts ».