L’Algérie annonce un deuxième gazoduc avec l’Italie tout en maintenant fermé le principal qui le relie à l’Espagne

L’Algérie et l’Italie renforcent leur coopération énergétique et concurrencent l’Espagne pour la position de la plateforme hydrogène et gaz en Europe du Sud. Le président algérien Abdelmadjid Tebbounea annoncé lundi la construction d’un nouveau gazoduc qui reliera l’Algérie à l’Italie, tandis que le principal avec l’Espagne via le Maroc est fermé.

Tebboune a reçu le Premier ministre italien, Giorgia Melon, et a annoncé divers accords énergétiques, dont un nouveau gazoduc à travers la Sardaigne qui fera également passer l’hydrogène à l’avenir. L’annonce intervient après le projet de la France et de l’Espagne officialisé par Emmanuel Macron et Pedro Sanchez relier Barcelone et Marseille par un nouveau corridor d’exportation d’hydrogène.

Comme l’a déclaré Tebboune lors d’une conférence de presse conjointe avec Meloni, diffusée par le gouvernement italien, le projet garantira à l’Italie d’être le grand moyeu du sud de l’Europe.

« Nous avons signé l’accord aujourd’hui avec l’intention de commencer l’étude et plus tard la construction d’un gazoduc privé, différent de celui qui existe actuellement, puisqu’il comprendra du gaz, de l’hydrogène, de l’ammoniac et de l’électricité », a déclaré l’Algérien.

Meloni, qui a vu comment le projet Barcelone-Livourne qu’il avait dans son programme électoral a été défait, a souligné l’importance des nouveaux accords avec le pays du Maghreb : « Face à la grande crise énergétique que traverse l’Europe, l’Algérie pourrait devenir le leader de la production, certes en Afrique, mais probablement dans le monde entier. L’Italie est inévitablement la porte d’entrée de cette énergie et de l’approvisionnement de l’Europe ».

Tebboune poursuit ainsi avec Meloni les accords conclus l’an dernier avec Mario Draghi, qui a profité du clash de ce dernier avec le gouvernement espagnol pour le rapprochement avec le Maroc. Draghi était également sous pression pour réduire au plus vite la dépendance de l’Italie vis-à-vis du gaz russe, bien supérieure à celle de l’Espagne. « L’Algérie est déjà notre premier fournisseur de gaz », a indiqué Meloni.

L’annonce signifie relancer un ancien projet appelé GALSI (Gasoducto Argelia, Sardea Italia en espagnol) avec la nouveauté qu’il ne passera pas seulement du gaz dans une première phase, mais aussi de l’hydrogène.En outre, Tebboune a présidé à la signature de nouveaux accords entre son entreprise publique Sonatrach et l’italien ENI et a fait en sorte que les échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie doublent en 2022.

L’Algérie maintient l’un de ses gazoducs ouvert avec l’Espagne, le soi-disant Medgaz, qui relie directement son pays à la côte espagnole, mais qui est plus petit que celui fermé via le Maroc. Il a également la liaison entre l’Algérie et l’Italie via la Sicile en service, ce qui triple la capacité du Medgaz.