Le Maroc pleure les victimes du séisme alors que le bilan dépasse les 2 000 morts – The Mail & Guardian

Une femme dort par terre dans un parc après s’être retrouvée sans abri suite au tremblement de terre de Marrakech, au Maroc. (Photo de Carl Court/Getty Images)

Les Marocains ont pleuré dimanche les victimes d’un tremblement de terre dévastateur qui a tué plus de 2 000 personnes, alors que les équipes de secours se précipitaient pour retrouver les survivants coincés dans les décombres des villages rasés.

Le séisme le plus violent jamais enregistré dans le pays a tué au moins 2 012 personnes et en a blessé plus de 2 059, dont beaucoup dans un état critique, selon les derniers chiffres officiels.

Le séisme de vendredi, d’une magnitude de 6,8, a frappé à 72 km au sud-ouest du centre touristique de Marrakech, anéantissant des villages entiers dans les zones rurales.

« J’ai tout perdu », a déclaré Lahcen, un habitant du village de montagne de Moulay Brahim, dont la femme et les quatre enfants ont été tués.

Les secouristes ont récupéré les corps des trois filles de Lahcen dans les décombres de ce qui était autrefois leur maison, mais n’ont pas encore retrouvé les corps de sa femme et de son fils.

« Je ne peux rien y faire maintenant, je veux juste m’éloigner du monde et pleurer. »

Les troupes et les services d’urgence se sont précipités pour atteindre les villages de montagne isolés où l’on craint toujours que les victimes soient piégées.

La province d’Al-Haouz, où se trouvait l’épicentre du séisme, est celle qui a enregistré le plus de morts avec 1.293, suivie de la province de Taroudant avec 452.

Premiers funérailles

Bouchra, une autre habitante de Moulay Brahim, essuyait ses larmes avec son foulard en regardant les hommes creuser des tombes pour enterrer les victimes.

« Les petits-enfants de mon cousin sont morts », dit-elle d’une voix nouée.

« J’ai vu en direct les ravages du tremblement de terre et je tremble encore. C’est comme une boule de feu qui a tout englouti sur son passage », a-t-elle déclaré.

« Ici, tout le monde a perdu de la famille, que ce soit dans notre village ou ailleurs dans la région », a-t-elle ajouté.

Fatema Satir, une habitante de Marrakech, a déclaré à l’AFP que beaucoup dormaient dans la rue de peur que leurs maisons ne s’effondrent.

« Regardez où dorment tous ces gens. Il n’y a aucune aide pour nous, nos maisons ont été fissurées, d’autres détruites comme celle de ma fille qui a été anéantie. « Nous sommes dans un état chaotique. »

Les autorités ont déclaré trois jours de deuil national, tandis que plusieurs pays, dont Israël, la France, l’Espagne, l’Italie et les États-Unis, ont proposé leur aide.

L’Algérie voisine, qui entretient des relations difficiles avec le Maroc, a ouvert son espace aérien, fermé depuis deux ans, aux vols transportant de l’aide humanitaire et des blessés.

« Des années d’aide »

La Croix-Rouge a prévenu qu’il faudrait des années pour réparer les dégâts.

« Ce ne sera pas une question d’une semaine ou deux… Nous comptons sur une réponse qui prendra des mois, voire des années », a déclaré Hossam Elsharkawi, directeur de l’organisation pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, dans un communiqué.

Le village de Tafeghaghte, à 60 kilomètres au sud-ouest de Marrakech, a été presque entièrement détruit par le séisme, dont l’épicentre se trouvait à seulement une cinquantaine de kilomètres, a rapporté une équipe de l’AFP, avec très peu de bâtiments encore debout.

« Trois de mes petits-enfants et leur mère sont morts », a déclaré Omar Benhanna, 72 ans. « Ils sont toujours sous les décombres. « Il n’y a pas si longtemps, nous jouions ensemble. »

Les habitants ont enterré samedi environ 70 victimes dans le cimetière voisin, les rites funéraires étant ponctués de cris et de cris.

Le soir, les chaînes de télévision diffusent des images aériennes montrant des villages entiers aux maisons en terre cuite de la région d’Al-Haouz complètement détruits.

« Les pouvoirs publics sont toujours mobilisés pour accélérer les opérations de secours et évacuer les blessés », a indiqué samedi soir le ministère de l’Intérieur.

La secousse a également été ressentie dans les villes côtières de Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, où de nombreux habitants paniqués sont descendus dans la rue au milieu de la nuit, craignant que leurs maisons ne s’effondrent.

Ce tremblement de terre est le plus meurtrier au Maroc depuis celui de 1960 qui avait détruit Agadir et qui avait fait plus de 12 000 morts, soit environ un tiers de la population de la ville de l’époque. – Agence France-Presse