Le Nigeria fait « disparaître » son peuple

Photo d’archives : Des membres de la police militaire de l’armée nigériane arrêtent un homme soupçonné de fumer des substances illégales lors d’un rassemblement pour le candidat présidentiel du All Progressives Congress (APC), Bola Ahmed Tinubu, au stade Teslim Balogun à Lagos le 21 février 2023, avant l’élection présidentielle nigériane. élection. (Photo de Michele Spatari / AFP)

En 2020, le Comité international de la Croix-Rouge traitait 23 000 cas de personnes disparues au Nigeria, soit le plus grand nombre de cas en Afrique.

Le Nigéria compte à lui seul plus de la moitié des personnes disparues sur le continent. Un rapport ce mois-ci de HumAngleune organisation médiatique nigériane à but non lucratif qui couvre les questions humanitaires, a conclu que bon nombre de ces personnes disparues avaient été victimes d’exécutions extrajudiciaires et d’arrestations arbitraires par les forces de sécurité de l’État.

HumAngle a créé une base de données de près de 3 650 personnes disparues dans les régions de Chibok, Gwoza, Bama et Askira-Uba, au nord du Nigeria. Collaborer avec des sociétés basées à Washington Nouvelles lignes revue, HumAngleLe rédacteur en chef des enquêtes de , Kúnlé Adebajo, a retracé les histoires de personnes disparues en interrogeant des témoins oculaires, en utilisant des données de géolocalisation, en examinant des documents divulgués et en visitant des sites.

Auvent Adebajo Le continent qu’au moins 200 personnes disparues « ont été arrêtées par des agents de sécurité, pour la plupart des militaires ». HumAngle a également obtenu des chiffres montrant que l’armée a emmené plus de 3 320 corps dans une morgue de l’État de Borno entre 2013 et 2022. « Cela n’inclut pas les centaines de corps estimés emmenés vers des sites d’enfouissement/d’enfouissement de masse », a déclaré Adebajo.

L’enquête a révélé des preuves d’homicides illégaux et d’enterrements massifs de suspects de terrorisme, en violation du droit international. Il conclut qu’à travers les arrestations arbitraires, les détentions illégales et les exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces de sécurité, l’État contribue largement au problème croissant des personnes disparues au Nigeria.

Il n’est donc pas étonnant que la base de données sur les personnes disparues que la Commission nationale des droits de l’homme du Nigeria avait promis de créer en 2015 ne soit toujours pas opérationnelle. Ou que, comme l’a révélé lundi le Comité des disparitions forcées des Nations Unies, le Nigeria a eu neuf ans de retard dans la soumission à l’ONU d’un rapport sur ses progrès en matière de législation contre et de prévention des disparitions forcées.

Le gouvernement nigérian n’a pas officiellement répondu à la HumAngle enquête.