Les clés des 10 dernières années de conflits au Sahel

Comment la guerre au Sahel a-t-elle commencé ?

Les causes profondes de l’instabilité au Sahel remontent à la colonisation de l’Afrique, en particulier la réglage de bordure arbitraire par les colonisateurs, qui ne tenaient pas compte de la répartition des différentes ethnies.

Cependant, les conflits actuels sont une conséquence directe de la cinquième rébellion touareg dans le nord du Mali en 2012. Le 17 janvier 2012, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) – qui revendique un territoire de 822 000 km2 dans le nord du Mali – a attaqué l’armée malienne. Il avait l’aide de combattants de Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et les forces du groupe salafiste Ansar Dine. Il a déclaré son indépendance de l’Azawad le 6 avril 2012, après avoir pris les villes de Tombouctou, Gao et Kidal, entre autres.

Quand et pourquoi les forces européennes interviennent-elles ?

Le 10 janvier 2013, les rebelles ont pris la ville de Konna, située à la frontière virtuelle entre le nord du Mali et le « Mali vert », au sud, où la capitale, Bamako. A la demande de l’armée malienne et avec l’accord du Conseil de sécurité des Nations unies, la France a lancé la Opération Serval le 11 janvier afin de contenir la menace islamiste.

L’Espagne a prêté Avion C-130 Hercules de l’armée de l’air espagnole avec 50 personnes de soutien le 18 janvier, pour aider au transport du personnel de la Mission internationale de soutien au Mali. Il a ensuite ajouté un avion C-295 pour aider aux mouvements de troupes dans le pays.

Le 18 février 2013, le Conseil de l’Union européenne a créé le Mission de formation de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali). Son objectif est de fournir une formation militaire aux forces du Mali et aux armées des pays africains alliés, afin de leur permettre de mener des opérations militaires pour réduire la menace des groupes terroristes. L’Espagne envoyée entre 40 et 50 moniteurs pour cette fin.

En 2014, le Opération Barkhane il a remplacé l’opération Serval et a inclus davantage de troupes de la communauté internationale.

Qui sont les principaux groupes armés aujourd’hui ?

D’une part, il y a rebelles. Actuellement, il existe de nombreux autres groupes islamistes actifs dans la bande sahélienne, issus de scissions avec d’autres groupes, de dissolutions ou d’alliances avec Al-Qaïda ou avec l’État islamique. Ils ont perpétré et continuent de perpétrer attentats contre les civils et les militaires au sol.

Du côté allié, en première ligne se trouvent les armées de divers pays africains du Sahel, comme le Mali, le Tchad, le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie (le soi-disant « G5 Sahel »).

Il armée française a été le premier d’un pays occidental à intervenir en 2013, avec le soutien matériel, et progressivement avec des troupes, des pays de la communauté internationalecomme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne.

Combien y a-t-il de pertes humaines jusqu’à présent ?

L’armée malienne a souffert des pertes plus massivesavec un chiffre estimé entre 1 500 et 2 000 soldats décès entre 2012 et 2022. Entre 2015 et 2020, le Burkina Faso a enregistré 436 soldats tués. La France a perdu 59 soldats en 10 ans de conflit et l’Espagne pleure la mort de Antonio Carrero Jiménez.

Les différents groupes djihadistes ont subi des pertes d’au moins 2 800 combattants entre 2013 et 2022.

Entre le civilson estime qu’au moins 11 000 personnes sont morts pendant ces 10 ans de conflit.

Comment est la situation aujourd’hui ?

Au Mali, le sentiment grandit que les troupes de Barkhane, surtout les Français, ils n’étaient pas efficaces pour contrer la menace terroriste. Le gouvernement malien était disposé à négocier avec les chefs djihadistes. Pour cette raison, Emmanuel Macron a prévenu que les troupes françaises se retireraient si la junte militaire venait négocier. Au final, c’était l’entrée du groupe wagner celui qui a accéléré le départ des troupes en 2022. Ce sont 1 500 soldats français qui ont été transférés des bases du Mali à celle de Niamey (Niger).

Derrière la Coup d’État du 26 juillet au Nigerqui succède à celle du Burkina Faso en 2022, l’Union européenne a perdu un autre allié précieux au Sahel.

Tous les regards se tournent maintenant vers Russiequi entend étendre son influence en Afrique et a la soutien de l’opinion publique dans ces pays.