Le plus grand bâtiment de Bangui, capitale de la République centrafricaine et ancienne colonie où la France avait le plus d’influence jusqu’à récemment, est désormais la Banque de Chine, et ceux qui protègent le président ne sont plus les troupes françaises, mais les mercenaires russes de Wagner. Des dizaines de jeunes ont manifesté à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), au cri de « Macron, assassin ; Poutine sauveur ». C’est ainsi qu’ils reçoivent le président français, Emmanuel Macron, qui entame ces jours-ci une tournée dans quatre pays, dont le Congo.
Les deux exemples illustrent le changement d’ère du continent et ce n’est pas un hasard s’il s’agit du 18e voyage que Macron effectue dans la région depuis qu’il est devenu président, le deuxième après sa réélection en avril dernier. La Russie et la Chine gagnent en présence sur le territoire, elles s’approprient les matières premières et occupent les espaces qui appartenaient auparavant à l’Occident, notamment la France, grand perdant sur ce front. C’est le pouvoir qui a exercé le plus d’influence au cours de la dernière décennie.
El Elseo destaca que este viaje « es una nueva oportunidad para comprender el continente en su complejidad y comprender mejor las transformaciones que se estn produciendo », en trminos climticos, de salud y de seguridad, « pero sobre todo en trminos de oportunidades econmicas, ya Quoi le continent sera le marché le plus dynamique du monde», souligne la Présidence française.
Macron se rendra au Gabon, aux deux Congo et en Angola, de mercredi à dimanche. En juillet, il est déjà allé à Benn, en Guinée et au Cameroun. Au Gabon, la première de ses escales, ils l’ont également accueilli par des manifestations de rue pour protester contre sa visite. La présence française en Afrique francophone suscite de plus en plus d’hostilité et de méfiance, ces pays critiquant le rôle paternaliste joué par l’ancienne puissance coloniale. Ils dénoncent également que leurs dirigeants rencontrent les dirigeants de ces pays, considérés comme autoritaires par une grande partie de la population.
Emmanuel Macron, le premier président français né à l’ère post-coloniale, veut faire passer un autre message avec cette visite : que la France veut clore ce cycle passé et ouvrir « une nouvelle ère » en « Francafrique », comme l’est l’Afrique francophone. appelé à Paris. , quelque chose qui ne plaît à rien sur ce territoire. Cette nouvelle ère de gala dans la région sera basée sur les liens économiques et culturels et moins sur la présence militaire, l’un de ses piliers d’influence.
Au cours de la dernière décennie, Paris avait concentré ses efforts sur la garantie de la sécurité et la lutte contre le djihadisme dans la zone sahélienne. En quelques mois seulement, les troupes qu’elle avait en République centrafricaine, au Mali et au Burkina Faso ont été expulsées par les gouvernements de ces pays, où les mercenaires du groupe russe Wagner ont gagné du terrain.
« déception »
Lundi dernier, Macron a prononcé un discours à l’Elysée dans lequel il a détaillé cette nouvelle stratégie française sur le territoire et admis l’avancée de ces « adversaires » dans ce qu’il a qualifié de « guerre anachronique » due à la présence militaire. « Il y a une certaine déception concernant le rôle de la France », a-t-il déclaré. « Nous nous sommes permis de croire que nous pouvions résoudre seuls les problèmes du terrorisme. Cela a favorisé nos adversaires », a déclaré Macron.
Il a annoncé que la France réduirait ses troupes sur le continent et transformerait également certaines des bases militaires, héritée du temps de la colonisation, et qui sera désormais gérée en commun avec les locaux, sera « africanisée ». C’est une décision de profondeur, même si ce sont en partie les Russes qui les ont déplacés. Macron assure que « ce n’est pas un retrait ». « Pour éviter de répéter l’histoire, il y a une autre voie, qui ne consiste pas à réduire l’Afrique à un terrain de compétition, mais à un terrain où nous avons des responsabilités partagées », selon Macron.
Le président a encore quatre ans à l’Élysée et veut aussi laisser son héritage sur ce continent avec lequel il a toujours entretenu des liens étroits. Il veut passer d’une logique d’aide à un « investissement solidaire de collaboration ». Il dit que le patrimoine africain qui est en France va être restitué et les alliances vont se renforcer dans d’autres domaines : culturel, environnemental, éducatif…
« La Francafrique, c’est fini »
« Cette ère de la ‘Francafrique’ est révolue, et parfois j’ai le sentiment que les mentalités n’évoluent pas au même rythme que nous quand je lis et entends qu’on prête encore à la France des intentions qu’elle n’a plus », a-t-il déclaré ce jeudi au Gabon.
tous l’opposition était très hostile à sa visite, qui est interprété comme une manifestation de soutien à l’actuel président, Ali Bongo, élu en 2016 au terme d’un processus douteux et qui sera candidat à sa réélection aux élections de cette année. Bien que le Gabon soit entré dans le Commonwealth l’an dernier, Ali Bongo a toujours été favorable à la préservation des liens avec la France que son père a tissés. Il s’agit de la première visite d’un président français dans le pays depuis celle de Nicolas Sarkozy en 2010.
Aujourd’hui, le président français va faire une incursion en Angola (ancienne colonie portugaise) pour signer un accord de développement du secteur agricole du pays puis se rendre à Brazzaville et enfin en République démocratique du Congo, ancienne colonie belge mais le pays le plus francophone, grand et où il y aura aussi des élections dans les mois à venir. Bien que ce soit votre dernière destination sur cette tournée, déjà dans les rues de Kinsasha ils l’ont traité de meurtrier et brandi des drapeaux pro-Poutine.