Un groupe de militaires a annoncé ce mercredi qu’ils mettaient « fin au régime actuel » en Gabonoù les résultats officiels de l’élection présidentielle de samedi venaient de donner une nouvelle victoire au président. Ali Bongoau pouvoir depuis 14 ans.
Juste après l’autorité électorale, le Centre électoral du GabonAprès avoir annoncé officiellement la victoire de Bongo aux élections avec 64,27% des voix, douze militaires sont apparus à la télévision, sur la chaîne Gabon 24, dont le siège est situé au sein même de la présidence.
Dans leur communiqué, les militaires ont annoncé l’annulation des élections de samedi et la dissolution de « toutes les institutions » de ce pays du centre-ouest du pays. Afrique.
Après avoir averti qu’une « détérioration continue de la cohésion sociale » risquait de « conduire le pays dans le chaos », les militaires ont indiqué avoir « décidé de défendre la paix en mettant fin au régime actuel ».
« A cet effet, les élections du 26 août sont annulées et les résultats manipulés », a annoncé l’un des militaires qui s’exprimait au nom du groupe.
« Toutes les institutions de la République ont été dissoutes : le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle », ont-ils ajouté.
Les militaires, qui ont déclaré s’exprimer au nom d’un « Comité pour la transition et la restauration des institutions », ont également annoncé que les frontières du pays resteraient « fermées jusqu’à nouvel ordre ».
Ils ont appelé la population à « que garder calme et sérénité et nous réaffirmons notre engagement à honorer les engagements du Gabon envers la communauté internationale.
Parmi les militaires se trouvaient des membres du Garde Républicaine (GR), la garde prétorienne de la présidence reconnaissable à leurs bérets verts, ainsi que des militaires de l’armée régulière et des membres de la police.
réélection controversée
Des journalistes de l’AFP ont entendu des tirs d’armes automatiques dans la capitale Libreville lors de la déclaration. Dans leur message, les militaires dénoncent « une gouvernance irresponsable et imprévisible ».
L’action des militaires s’est produite quelques heures après que l’autorité électorale a annoncé la réélection du président. Ali Bongo Ondimbaau pouvoir depuis 14 ans, avec 64,27% des voix aux élections de samedi.
Ali Bongo briguait un troisième mandat, réduit de 7 à 5 ans, lors des élections de samedi, qui comprenaient des élections présidentielles, législatives et municipales.
Selon les résultats publiés par la Centre Électoral du Gabon (CGE), principal rival de Bongo, Albert Ondo Ossaa atteint 30,77% des voix.
Ondo avait dénoncé des « fraudes orchestrées par le camp Bongo » deux heures avant la clôture du scrutin et revendiqué la victoire.
Ondo, 69 ans, avait été élu huit jours avant les élections par la principale plateforme des partis d’opposition, Alternance 2023, au terme d’une lutte acharnée entre six prétendants. Ainsi, ce professeur d’économie à l’université de Libreville et ancien ministre d’Omar Bongo, n’a eu que six jours pour faire campagne.
Les résultats officiels du vote ont été rendus publics à 03h30 du matin (02h30 GMT) à la télévision d’Etat, sans préavis.
L’annonce a été faite en pleine période de couvre-feu et d’internet coupé dans tout le pays, mesures imposées par le gouvernement avant la fermeture du scrutin samedi pour empêcher la propagation de « fausses nouvelles » et d’éventuels « actes de violence ».