Une force de l’ONU déployée dans le cadre de l’opération Springbok pour sauver les civils de la RDC

En garde : des soldats de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo, connue sous le nom de Monusco, effectuent un exercice d’entraînement sur le terrain à Sake, une ville située à environ 30 km de Goma, dans l’est de la RDC. Photo : Glody Murhabazi/AFP

Tous les Congolais accusent les forces des Nations Unies d’avoir échoué dans leur mission et souhaitent qu’elles partent, mais les soldats de maintien de la paix déployés dans le cadre de la nouvelle « opération Springbok » se disent déterminés à protéger les civils contre les rebelles endémiques.

Avec les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), la mission Monusco de l’ONU a organisé lundi une tournée de presse depuis Goma, la capitale provinciale, jusqu’à Saké, située à 30 km de là.

Les troupes de l’ONU, sur une colline et dans une vallée près du village de Kimoka, ont simulé des tirs d’obus de mortier. D’autres, sous le regard des passants curieux, s’étendaient à terre avec des armes chargées.

« C’est une position défensive pour contrer toute avancée des rebelles du M23 », a expliqué le major Eric Deshaies-Martin, chef de l’information des opérations de la Monusco.

« S’ils arrivent et franchissent les lignes, nous disposons du matériel nécessaire pour les arrêter. »

Vendredi dernier, le commandant général de la force, le lieutenant-général Otávio Rodrigues De Miranda Filho, du Brésil, et les FARDC ont annoncé le lancement de leur opération conjointe Springbok « pour protéger la population » et empêcher le M23 de prendre Goma, qui compte une population d’environ un million.

« Notre objectif principal est de stopper toute vague volonté du M23 d’envahir Saké ou Goma », a-t-il déclaré, soulignant que l’opération restait « défensive ».

Le M23, dirigé par les Tutsi et soutenu par le Rwanda voisin selon les États-Unis et d’autres pays occidentaux, avait brièvement occupé la ville fin 2012, avant d’être vaincu l’année suivante.

Les rebelles ont repris les armes il y a deux ans et se sont depuis emparés de pans de territoire dans la province du Nord-Kivu.

Après six mois de calme relatif, de violents affrontements ont repris début octobre entre les rebelles et l’armée nationale et des groupes armés « patriotiques ». Quelque 200 000 civils ont fui.

Les rebelles, a constaté le général brésilien, « progressent actuellement vers le sud », vers Sake, qui est une « ville qui se considère comme un rempart essentiel à la défense de Goma ».

Les soldats de maintien de la paix Springbok sont originaires d’Inde, du Maroc, d’Uruguay et du Guatemala, ont déclaré leurs officiers aux journalistes à Sake, sans révéler leur nombre.

« L’ennemi est au nord et s’il vient, nous serons prêts à combattre », a déclaré le lieutenant-colonel Kevin Byabato Rweyemamu, porte-parole militaire de la Monusco.

L’annonce surprise du lancement de l’opération a été accueillie avec scepticisme à Goma où la population souhaite que l’armée passe à l’offensive et chasse le M23 du Nord-Kivu.

Le mouvement citoyen Lucha a renouvelé lundi ses appels à un sit-in mercredi à Goma pour le départ de l’impopulaire mission de l’ONU et de ses troupes, arrivées en 1999.

Lucha souhaite également qu’un contingent d’Afrique de l’Est soit déployé dans la région, l’accusant également de ne pas avoir réussi à combattre les rebelles.

Les forces de maintien de la paix « entravent le développement du pays »
et il est temps que l’armée congolaise prenne davantage de responsabilités pour assurer la sécurité du pays », selon
à une déclaration de Lucha.

Le gouvernement de Kinshasa souhaite également un départ « accéléré » des 14 000 hommes de la force de l’ONU à partir de décembre 2024. Lorsqu’on lui demande pourquoi les Springbok ont ​​été lancés deux ans après le lancement de l’offensive du M23, Miranda Filho a répondu qu’il n’était pas là. « Je suis arrivé au mois de mars et je peux vous assurer que je ne suis pas là pour fuir les combats. » — AFP